Entre deux histoires

Ce blog semble avoir quelques lecteurs fidèles. Fidèles mais muets, sauf un qui m'a écrit personnellement. Nous avons confronté nos points de vue sur l'écriture des histoires pour les enfants. J'aurais volontiers publié cet échange, mais je crains que l'argumentation un peu technique n'intéresse que des spécialistes.

Je résume donc seulement en très gros. Mon correspondant trouve mes histoires pour enfants intéressantes mais il est choqué par l'emploi, d'une langue trop "parlée" et l'absence d'analyse un peu fine de ce que ressentent les héros. Je défends mes choix d'écriture parce que je pense que, pour toucher des petits lecteurs, pour leur permettre de s'approprier intimement l'histoire, il est préférable de la placer à leur niveau. C'est-à-dire, sans faire à la grammaire d'autre entorse que la suppression fréquente du "ne" et l'abandon systématique du "nous" au profit du "on", la raconter telle que les héros peuvent la ressentir et dans le langage dont ils sont capables de se servir pour la dire. Celui auquel ils peuvent accéder directement, sans rencontrer d'obstacle si elle leur est lue, ce que souvent ils préfèrent.

Sans insister davantage pour ne pas vous ennuyer, je dirai que cette langue intermédiaire entre l'écrit et l'oral me paraît être celle dont la plupart des enfants ont besoin comme passerelle entre leur expérience vécue au premier degré et le compte rendu qu'ils peuvent s'en faire à eux-mêmes.

Ce blog est ouvert à vos commentaires. J'espère que nous pourrons y dialoguer.

En attendant, j'hésite, pour la prochaine histoire, entre "L'été de nos dix ans", que j'ai publiée il y a quelques mois sur le site "Vivrenu", et une nouvelle inédite plus longue, où un garçon d'une douzaine d'années raconte l'aventure vécue en vacances avec sa soeur de quinze ans au tour de la encontre avec "le garçon à l'ombre". Qu'en pensez-vous ?