jeudi 29 novembre 2012

Un referendum de SOS Education

J'ai reçu de SOS Education une invitation à participer à un "référendum" introduite par un interminable discours où se mélangent des constatations indiscutables et des condamnations et préconisations qui le sont beaucoup moins. On pourrait résumer en disant : " Au secours, c'est l'horreur, tout ça c'est la faute des soi-disant sciences de l'éducation, c'était tellement mieux quand on ne les avait pas encore inventées, et si vous ne criez pas très fort avec nous, ce que le ministère nous prépare va être encore pire." Mais eux c'est en beaucoup plus long et avec des relents de sous-entendus du genre suivez mon regard. Alors j'ai répondu ceci.
 
J'ai tout écouté et j'ai répondu aux questions de votre référendum. Oui partout, bien entendu, sauf pour le don parce que dans votre discours matraquant, il ya des quantités d'affirmations avec lesquelles je ne suis absolument pas d'accord. Et je crains que les oui à votre référendum ne soient utilisés pour soutenir ces positions-là.
Oui la méthode globale est une hérésie, oui l'école maternelle et l'école élémentaire doivent éduquer et  pas seulement instruire. Mais déjà là je vois un malentendu. Le respect d'autrui, la morale civique, sont affaire d'éducation - passant par une restauration de l'autorité du maître - et non d'enseignement. Il ne s'agit pas d'enseigner la morale comme Topaze, comme la plupart de vos positions en matière de pédagogie peuvent le faire craindre ! Non, pédagogie n'est pas un gros mot, et si les élucubrations de certains prétendus chercheurs en sciences de l'éducation n'ont pas servi l'école, la réflexion sur l'acte d'enseigner, ses tenants et aboutissants est indispensable, autant que l'exemple d'aînés qui ne sont pas tous des modèles et qu'il ne peut s'agir d'imiter servilement quand on n'a pas leur expérience. Il faut donner aux jeunes enseignants les moyens d'analyser correctement les conditions dans lesquelles ils ont à exercer, qui ne sont pas identiques dans toutes les classes, et d'y adapter leurs pratiques. Et quelques références théoriques n'y sont pas inutiles pour peu qu'elles aient été enseignées en liaison avec elles et non comme des savoirs fermés sur eux-mêmes, comme c'est souvent le cas dans les universités et comme cela a souvent été le cas de ce fait dans les IUFM.
Je crois à la sincérité de vos intentions, mais je ne crois absolument pas que la solution aux problèmes que notre école rencontre dans ce qui relève de son rôle propre, comme à ceux qu'elle ne sait pas résoudre parce qu'ils ne relèvent pas de sa compétence et de son domaine d'action, réside dans le retour systématique à un passé qui était loin d'être rose. Les 20% de quasi illettrés en fin de CM2, représentent sur une classe d'âge la même proportion que constatait l'Armée du temps du service mimitaire obligatoire. Il est lamentable que l'école d'aujourd'hui ne fasse pas mieux, mais il faut arrêter de dire qu'elle fait pire. Il est évident que la société française d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celle d'il y a cent ans et si vous relisez "La guerre des boutons" vous comprendrez, j'espère que le retour en arrière n'est ni possible ni souhaitable.


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