
La princesse Émeraude n’avait jamais rien vu qui ressemblât à ce qu’elle vit autour d’elle quand elle reprit connaissance. Au-dessus d’elle, si près qu’elle aurait pu les toucher, au lieu du baldaquin de soie qui surmontait son lit, c’étaient les poutres grossières qui supportaient le toit d’une cabane à peine éclairée par une petite fenêtre. Au premier mouvement qu’elle fit, elle sentit sur tout son corps le contact d’une étoffe rugueuse. Pour sa peau délicate, habituée au linge le plus fin, c’était une véritable brûlure. Elle se redressa pour s’asseoir, et s’aperçut alors que le lit sur lequel elle était étendue était fait d’une planche et d’un matelas de paille.
Elle se leva et se dirigea vers la porte, qui s’ouvrit quand elle la tira. Au dehors était un étang semblable à celui du château, entouré de prairies et traversé par un ruisseau. Tout autour s’élevaient des falaises sombres sous lesquelles, en amont et en aval de l’étang, le ruisseau disparaissait. Le soleil brillait et la brise était douce mais, bien qu’on fût au printemps, on n’apercevait ni une fleur ni un papillon, et on n’entendait pas un oiseau. La princesse Émeraude comprit que cette cabane et cette prairie étaient sa prison et qu’elle y était toute seule. Alors elle fit ce qu’elle ne se souvenait pas d’avoir jamais fait : elle s’assit par terre et elle pleura.
Elle pleura longtemps. Puis elle s’aperçut que le jour déclinait. C’était l’heure où elle dînait d’ordinaire, et elle commençait à ressentir le besoin de manger et de boire. Le Génie qui l’avait transportée là ne l’avait pas condamnée à mourir de faim, pensa-t-elle. Alors, dominant la peur qu’il lui inspirait, elle se risqua à appeler timidement :
- Génie ! Génie !
Aussitôt le Génie apparut, sortant de l’étang. Il ne paraissait plus en colère, et sans attendre qu’elle parlât davantage, il lui dit d’une voix presque douce :
- Émeraude, c’est ici que tu devras demeurer pendant sept ans, et dans sept ans, si tu mérites de vivre, peut-être que tu ne mourras pas. En attendant, pour que ton corps et ton esprit puissent survivre et se développer, chaque matin tu trouveras sur la table ce qu’il faudra pour la nourriture de l’un et de l’autre : à manger, à boire, de quoi lire et écrire et la liste des choses que tu devras faire. Les Elfes t’apporteront tout cela pendant ton sommeil, mais tu ne les verras jamais. Il est inutile d’essayer. Si tu éprouves le besoin de leur dire quelque chose, tu l’écriras le soir sur ton cahier. Aucun mal ne pourra t’arriver si tu obéis docilement. Pour le reste, tu seras seule, et personne ne t’empêchera de faire ce que tu voudras.
- Mais, Génie, protesta timidement Émeraude, que pourrai-je faire toute seule ? Je n’ai jamais été toute seule, je ne vais pas savoir !
- A toi de trouver, répondit le Génie. Tu auras tout le temps d’y penser. Moi, je retourne au château. Au revoir !
- Attends, attends, Génie ! appela la princesse, qui n’avait pas envie de se retrouver toute seule, et à qui le Génie ne faisait plus peur depuis qu’il ne semblait plus en colère. Et comment ferai-je ma toilette ?
- Tu auras aussi du savon selon tes besoins, pour te laver et laver aussi ta robe, quand elle sera sale. Et l’eau de cet étang n’est jamais tout à fait glacée, tu verras.
- Et ... comment me sècherai-je ?
- Regarde bien dans ta cabane ! Et apprends à te servir de ce que tu y trouveras. Bonsoir !
- Génie ! Génie !
- Quoi encore ?
- J’ai... J’ai envie... de faire pipi !
- C’est vrai que les êtres humains font pipi... et le reste ! Vous évitez tellement d’en parler que j’avais oublié. Même les Génies ne peuvent pas penser à tout ! Eh bien ! Retrousse ta robe, et fais pipi dans l’herbe !...Pour le reste... Je vais m’en occuper. Bonsoir, petite Émeraude !
Et le Génie disparut dans l’étang.
- Il m’a tutoyée et il m’a appelée “Petite Émeraude” se dit la princesse, toujours assise par terre. Ne suis-je donc plus une princesse ? Est-il donc possible de ne plus être princesse ?
Son regard tomba sur sa robe de bure.
- Quelle différence y a-t-il entre une princesse en robe de bure et une petite paysanne ? se demanda-t-elle.
Elle se releva pour rentrer dans la cabane, et à chacun de ses mouvements l’étoffe grossière brûlait sa peau. Elle se dirigea vers la table où, dans les derniers rayons du soleil entrant par la porte ouverte, elle apercevait une assiette fumante en disant à haute voix :
- Je connais la différence : la petite paysanne a la peau dure, elle est habituée à sa robe de bure et ça ne doit pas lui faire mal.
Malgré ce que lui avait dit le Génie, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir un peu peur toute seule, et d’entendre sa propre voix la rassurait un peu. Il lui fallait continuer à parler. Dire n’importe quoi, tout ce qui lui passerait par la tête.
- Qu’y a-t-il dans cette écuelle fumante ? Quelle est cette bouillie verdâtre ? Cela ne ressemble pas à ce qu’on sert au château. Quelle horreur ! On peut vraiment manger cela ? C’est que j’ai faim, et il n’y a personne pour m’apporter autre chose ! Je suis vraiment toute seule !... Mais au fait, puisque je suis toute seule et que personne ne peut me voir, pourquoi garder cette robe qui me fait souffrir ?
Dans sa vie de princesse, Émeraude n’était nue que le temps de changer de chemise ou pour prendre son bain, en présence des femmes de chambre qui lui faisaient sa toilette. Quand, petite encore, il lui était arrivé de vouloir sortir de sa salle de bains avant d’être rhabillée, on lui avait appris que cela ne se faisait pas, et que personne d’autre que ses femmes de chambre ne devait voir une princesse toute nue. Mais puisque ici il n’y avait personne ...
- Pas de femme de chambre pour me déshabiller, reprit-elle. Je vais bien arriver à l’enlever toute seule ! Aïe, ça fait mal !... Ouf ! Cela va mieux ! ... Mais ça fait une drôle d'impression d'être toute nue, ici. Encore plus bizarre qu'avec la robe. Ce n'est pas du tout comme dans ma salle de bains. On dirait que j’ai froid !... Et si je défaisais mes cheveux ? Cela me ferait un manteau !
Débarrassés des peignes qui les retenaient, les beaux cheveux roux d’Émeraude lui faisaient en effet un manteau qui l’enveloppait presque jusqu’aux genoux. Mais cela ne lui donnait pas la sensation d'être habillée. Elle reprit :
- N’y a-t-il vraiment pas d’autre vêtement ? Une couverture là, sur le lit. On dirait qu’elle est un peu moins râpeuse que la robe. En tout cas, grâce à mes cheveux, elle ne frotte pas contre mon cou. Quand je remettrai cette affreuse robe, il faudra que je pense à laisser mes cheveux dessous. Mais j’ai faim, et la couverture tombe quand je sors mon bras, ce n’est pas très commode pour manger. ... Tant pis, je vais y arriver... Là ... Pouah, c’est infect !... Mais ça réchauffe... Au fond ce n’est pas si mauvais ! Je ne connaissais pas cette saveur, mais elle n’est pas désagréable.
Et Émeraude finit son assiette de soupe de légumes. La nuit achevait de tomber et, en l’absence d’éclairage, ses yeux s’habituaient peu à peu à l’obscurité, assez au moins pour qu’elle pût regagner son lit. Elle s’y allongea, enroulée dans sa couverture, et d’abord elle ne put trouver le sommeil, habituée qu’elle était à un lit de plumes aux draps de soie. Mais comme les émotions de cette soirée l’avaient épuisée, elle finit par s’endormir et ne s’éveilla qu’au matin.
Il lui fallut quelques secondes pour comprendre où elle était et se souvenir de ce qui était désormais son sort. Et d’abord les larmes lui montèrent aux yeux, mais elle se dit aussitôt:
- J’ai déjà senti cela hier soir. Cela doit être normal quand on est dans une situation désagréable : mes femmes de chambre faisaient cela quand je leur tirais les cheveux ou quand j’ordonnais qu’on leur donne le fouet. Les princesses peuvent donc pleurer elles aussi ? En tout cas cela ne sert à rien.... Il y a des choses sur la table, comme le Génie l’avait dit. Allons voir ce que c’est.
Elle se leva, toujours enroulée dans sa couverture et se dirigea vers la table. Mais quand elle tenait la couverture sur ses épaules elle n’avait pas les mains libres, et quand elle la lâchait elle avait froid.
- Autant faire tout de suite ce que je serai de toutes façons obligée de faire, se dit-elle.
Elle se décida donc à remettre sa robe, en laissant ses cheveux défaits dessous pour l’empêcher de frotter sur son dos et son cou, et elle avala sans hésiter son bol de lait et son morceau de pain sec. Elle trouva même que cela changeait au fond agréablement du chocolat et des brioches.
Ainsi commencée, la journée se passa fort bien. D’ordinaire la princesse Émeraude faisait souffrir tout le monde avec ses caprices parce qu’elle s’ennuyait. Ici, en plus des devoirs qu'elle avait trouvés indiqués sur son cahier, la petite Émeraude devait faire des tas de choses qu’elle n’avait jamais faites, comme secouer sa couverture et son matelas, balayer la cabane ou aller nettoyer son écuelle au ruisseau. Elle y mettait beaucoup de temps si bien qu’elle ne s’ennuya pas.
Vers le soir, quand elle eut tout achevé, elle eut l’impression que se laver lui ferait du bien. Dans la cabane, comme le Génie le lui avait dit, elle avait trouvé un grand morceau de serpillière avec lequel elle pensa qu’il était possible de s’envelopper pour se sécher en sortant de l’eau. Elle ne s’était jamais coiffée toute seule, mais elle avait regardé faire ses femmes de chambre, et elle avait coiffé ses poupées. Après avoir ôté sa robe, elle parvint à natter ses cheveux et, reprenant les peignes et les rubans qu’elle en avait retirés la veille au soir, à les relever pour ne pas les mouiller.
Ainsi apprêtée, elle alla donc se baigner dans l’étang. L'eau n'était pas tiède comme dans sa baignoire, mais sur ses membres fatigués et sa peau irritée par la bure, elle trouva sa fraîcheur agréable. Elle eut un peu de difficulté à maîtriser le savon, car c’était la première fois qu’elle se lavait toute seule, mais cela la fit rire. Et quand elle se coucha, à la nuit tombée, elle ne se sentait pas du tout malheureuse.
Ainsi se passèrent les premiers temps de sa captivité. En suivant les instructions écrites qu’elle trouvait chaque matin sur sa table, elle apprit progressivement à éplucher des légumes et à faire du feu dans la cheminée pour préparer elle-même sa soupe. À mesure qu’elle progressait, elle apprit aussi à confectionner des omelettes, à vider et griller des poissons, ce qui la changeait de la soupe de légumes. En général, c'était amusant d'apprendre à faire ces choses et elle se sentait toute fière d'y réussir. Mais lorsque les tâches qui lui étaient prescrites lui semblaient pénibles, elle avait pris le parti de se répéter, comme le premier matin, qu’il valait mieux faire tout de suite ce qu’elle serait de toutes façons obligée de faire. Car d’avoir été beaucoup trop gâtée ne l’empêchait heureusement pas d’avoir un solide bon sens, et elle ne manquait pas de courage.
Mais à mesure qu’elle s’habituait à sa nouvelle vie et n’y rencontrait plus de difficultés, Émeraude la trouvait moins amusante, et elle commença à s’ennuyer.
Il y avait sur la table, le matin, des livres qu’elle pouvait lire si elle voulait. Au début elle n’en trouva pas le temps. Puis elle n’en eut pas envie, car elle avait l’habitude qu’on lui fasse la lecture. Enfin elle se décida, et à partir de ce moment elle lut jusqu’à avoir mal aux yeux.
Il y avait trois sortes de livres. La première lui expliquait ce qu'il y avait dans le monde dont le Génie l'avait séparée mais que de toutes façons elle n'avait jamais appris à connaître. C'était curieux, mais sauf quand cela lui expliquait des choses qu'elle pouvait observer, comme les changements du ciel, elle n'avait guère envie de s'y attarder. Dans la deuxième sorte de livres, il y avait de drôles de devinettes et des explications qui donnaient le moyen d'en trouver les solutions. Cela l'amusait souvent. Et puis il y avait les livres qui racontaient des histoires. En les lisant elle pouvait rêver qu'elle était quelqu'un d'autre, à qui des tas de choses arrivaient qu'elle n'aurait jamais imaginées.
Quand elle était fatiguée de lire, elle s'arrêtait pour y penser. Elle se disait que finalement, dans leurs palais, les princesses étaient enfermées dans un monde aussi étroit que celui où le Génie l'avait transportée. Peut-être même plus étroit, car tout en ayant l'air de leur obéir, les gens qui les entouraient les occupaient sans cesse à des choses inutiles qui ne leur laissaient jamais le temps de rêver. En fait quand le Génie lui avait dit : "Personne ne t'empêchera de faire ce que tu voudras", il ne l'avait pas trompée. Même les tâches quotidiennes, comme de préparer ses repas, personne ne l'y obligeait. Simplement, si elle ne le faisait pas, elle ne mangerait pas, c'était à elle de choisir.
On lui avait toujours fait croire qu'être princesse était ce qu'il y avait de mieux au monde, et voilà qu'elle trouvait dans les livres des personnages, riches ou pauvres, dont la vie était bien plus amusante que la sienne. Elle essayait de s’imaginer qu'ils étaient auprès d’elle. Elle dansait avec eux, courait avec eux, nageait même avec eux, sans autre limite que sa fantaisie.
Car avec l’été, n'ayant plus jamais froid elle avait tout simplement cessé de mettre sa robe de bure pour être prête à tout moment à se rouler dans l’eau fraîche. À force de s’y rouler, elle s’était aperçue que certains mouvements la faisaient flotter et, comme cela était agréable, elle y était rapidement devenue habile. Elle n’avait plus du tout peur des herbes sombres qui poussaient sous la surface de l’étang. Elle s’amusait même à plonger pour nager parmi leurs grandes chevelures souples, en faisant semblant de croire qu’elle allait y rencontrer son amie la Petite Sirène. C'était un autre monde qu'elle découvrait. Elle savait bien que l'étang n'était pas grand, mais les yeux ouverts sous l'eau, n'en voyant pas les limites, elle pouvait rêver qu'il n'y en avait pas. Elle ne sentait sur tout son corps que la caresse de l'eau. Cela devait être un peu pareil que voler.
Elle se souvenait alors du rossignol qu'elle avait mis en cage et elle comprenait combien elle avait été cruelle avec lui.
- Le Génie a donc eu raison de me punir, se disait-elle. C'est vrai que je n'avais pas compris le mal que je lui faisais. Mais la punition n'est pas tellement méchante puisque je ne suis pas malheureuse. Je ne suis pas vraiment heureuse non plus. Pas comme les gens qui s'aiment dans les livres. C'est vrai que je suis toute seule. Est-ce une punition d'être toute seule ? Mais est-ce que j'aime quelqu'un ? Qu'est-ce que cela veut dire aimer ?
Elle essayait de résumer. Quand on aimait quelqu'un, on était heureux en sa présence. On était heureux de faire tout ce qui lui faisait plaisir. Et pourquoi souffrait-on de son absence ? C'était de ne pas le voir, mais surtout de ne pas pouvoir partager ses joies et même ses malheurs.
- Est-ce que j’aime quelqu’un ? se demandait-elle.
Elle passait en revue dans son souvenir toutes les personnes qu’elle avait connues. Sans doute, ces gens lui avaient un peu manqué, surtout au début, à cause du soin qu’ils apportaient à satisfaire ses moindres désirs, mais elle n’avait jamais partagé avec eux ni joie ni peine. Pas même avec le roi son père et la reine sa mère.
- Je n’ai donc jamais aimé personne, se disait-elle. C’est dommage. Cela a pourtant l’air bien intéressant. Et est-ce que quelqu’un m’aimait ?
Tous ces gens travaillaient sans cesse à lui faire plaisir, mais c’est parce qu’ils y étaient obligés. Cela n'avait pas l'air de les rendre heureux. Ses parents l'aimaient peut-être. Mais c’est parce qu’ils étaient ses parents. Du reste ils ne s’occupaient pas beaucoup d’elle, et pour avoir cru ce qu’ils lui disaient elle était punie aujourd’hui.
En cherchant bien dans ses souvenirs, elle ne trouvait que ses petits chiens, qui accouraient en remuant la queue et en lui léchant les mains dès qu’elle les appelait, même quand elle avait été méchante avec eux. Peut-être que ses petits chiens l’aimaient. Et c’est vrai que c’était bon de sentir sous ses doigts leur poil doux et leur chair tiède, et de voir que cela leur faisait plaisir quand elle les caressait. Elle aurait bien voulu les avoir près d'elle. Peut-être qu’elle aimait aussi un peu ses petits chiens. Le jardin aussi lui manquait, avec ses fleurs, ses oiseaux et ses papillons...
En pensant au jardin, aux fleurs, aux oiseaux et aux papillons, à ses petits chiens aussi, avec lesquels elle l’avait fait courir à quatre pattes et en laisse, elle se souvint du petit jardinier boiteux.
Les fleurs, elle avait lu dans les livres comment on les faisait pousser. C'était donc grâce à lui qu'elles étaient si belles. Il fallait beaucoup de travail et de patience, mais ça en valait la peine. Elle pouvait certainement faire cela : il faudrait qu'elle demande aux Elfes des outils et des graines. Peut-être que, quand il y aurait des fleurs, cela ferait venir des papillons et des oiseaux. Le petit jardinier avait raison : quelle petite fille sotte et méchante elle avait été de vouloir mettre le rossignol en cage et clouer le papillon sur un coussin, au lieu de simplement les regarder vivre à leur guise.
Pauvre petit jardinier. Il devait aimer sa mère, lui, puisqu'il faisait pousser des fleurs pour elle. Ces fleurs qu'elle l'avait obligé à couper. Elle avait été bien méchante avec lui, alors qu’il avait voulu lui faire plaisir, avec son bouquet, et sans y être obligé puisqu'on ne le lui avait pas demandé. Est-ce donc qu’il l’aimait ? Un petit jardinier boiteux pouvait-il aimer une princesse ? Pourquoi pas, si des petits chiens le pouvaient ? Pauvre petit jardinier, à qui elle avait fait tant de mal ! Peut-être, maintenant qu’elle n’était plus là pour le faire souffrir, était-il désormais plus heureux qu’elle, et c’était tant mieux pour lui...
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