dimanche 17 août 2008

Petite loutre boiteuse 3



Non, le petit jardinier n’était pas heureux depuis que la princesse avait disparu. D’abord il avait été s’asseoir au bord de l’étang du château et il avait dit :


- Génie, tu es aussi méchant que la princesse. C’est vrai qu’elle m’a fait du mal, mais ce n’est pas de sa faute : c’est parce que c’est une princesse. J’aurais bien voulu qu’elle soit plus gentille, mais elle ne méritait pas d’être en prison pour sept ans et de mourir ensuite. Quand elle sourit, elle ressemble à un ange !


- Il vaut mieux se méfier des filles qui ressemblent à des anges, grogna le Génie en sortant de l’eau. D’ailleurs ça non plus ce n’est pas de sa faute. Mais toi, est-ce que c’est de ta faute si tu as un pied bot ? Non, bien sûr, mais c’est tant pis pour toi, tu boites, même si ce n’est pas juste. C’est une petite princesse mal élevée, ce n’est peut-être pas de sa faute, mais c’est tant pis pour elle, voilà tout.


- Mais mon pied, tu n’y es pour rien, tandis que la princesse, c’est toi qui l’as condamnée !


- C’est vrai ! Tu as peut-être raison petit jardinier, j’ai peut-être exagéré. Nous, les Génies, nous faisons ce que nous pouvons, mais qu’est-ce que tu veux, personne n’est parfait. Maintenant ce qui est dit est dit, je ne peux m’en dédire. Va, pour te faire plaisir, je te promets de lui donner les moyens de se corriger et alors ... Dans sept ans la lance d’un soldat ennemi transpercera bien la porte de sa chambre mais... si elle n’est pas au château ...


- Dis-moi où elle est, Génie ! Je voudrais ... lui apporter des fleurs.


- Des fleurs ? tonna le Génie. Et pourquoi pas un rossignol et un papillon ? Et lui dire comment sauver sa vie aussi peut-être ? D’ailleurs, ça ne servirait à rien, car elle ne pourra déjouer le charme que si elle ne le fait pas exprès. Non ! Ne dis rien ! La magie, c’est comme ça, voilà. Allons, petit jardinier, il faut être raisonnable ! Va, je te promets d’être gentil avec elle, mais pour ce qui est de te dire où elle est... Trouve-la si tu peux !


Et il disparut dans un grand éclat de rire.


Alors Dominique se mit à réfléchir profondément.


- Le Génie ne s’éloigne jamais de l’eau, pensa-t-il enfin. En suivant le ruisseau qui traverse cet étang, je finirai bien par trouver l’endroit où il retient la princesse.


Il alla trouver son père et sa mère et leur dit :


- Si je n’avais pas voulu offrir un bouquet à la princesse sans qu’elle me l’ait demandé, rien de tout cela ne serait arrivé. Maintenant il faut que je la retrouve pour sauver sa vie.

- Va Dominique, si tu crois que tu le dois. Mais il faut demander la permission du roi pour quitter le château.


Et Dominique alla trouver le roi et lui dit :


- Sire Roi, il faut me permettre de quitter le château pour chercher la princesse votre fille. Si je puis la trouver et lui dire un secret, sa vie sera sauve.

- Comment ce petit boiteux pourrait-il sauver notre fille ? dit la reine.

- Je ne sais pas, répondit le roi. Mais puisqu’il veut essayer, laissons-le faire. Que nous importe un petit jardinier de plus ou de moins au château ? Va, petit jardinier, et sauve la princesse si tu peux.


Alors Dominique quitta le château, et il commença par descendre le cours du ruisseau qui sortait de l’étang. Le ruisseau rejoignait une rivière, et Dominique descendit la rivière, puis le fleuve où elle se jetait, jusqu’à la mer. Il avait de la peine à marcher, avec son pied bot, et cela lui prit plusieurs mois, mais il ne trouva aucun endroit où la princesse pût être retenue prisonnière.


Alors Dominique regagna l’étang du château, et il se mit à remonter le ruisseau qui y entrait. A la fin de l’hiver, il arriva devant une haute falaise au pied de laquelle le ruisseau sortait d’une grotte. Il entreprit de suivre le pied de la falaise et au bout d’une heure, il se retrouva au bord d’un ruisseau qui y disparaissait dans une grotte. Il traversa le ruisseau et continua son chemin et, au bout d’une autre heure, il se retrouva au bord du ruisseau qui descendait vers l’étang du château.


- Cette falaise fait donc comme une énorme tour, se dit le petit jardinier, et seul le ruisseau dont l'eau remplit ces grottes peut la traverser. Si je pouvais plonger par-dessous le rocher, je suis sûr que j’arriverais à la prison où le Génie retient la princesse.


Et il essaya de plonger tant qu'il put au risque de se noyer. Mais il lui fallait chaque fois revenir en arrière pour respirer, sans avoir aperçu l'autre bout du siphon. Il aurait fallu être un poisson ! ... Ou une loutre peut-être !


- Si j’étais une loutre, je suis sûr que je pourrais rejoindre la princesse. C’est gentil les loutres. Il y en a quelquefois dans l’étang du château, et si j’avais eu le temps de jouer avec elles je crois qu’on aurait pu être amis. La princesse doit avoir le temps, et elle doit s’ennuyer toute seule. Si j’étais une loutre je pourrais peut-être devenir son ami.


Alors Dominique retourna au bord de l’étang du château pour appeler le Génie, et lui demander si il ne pourrait pas le transformer en loutre.


- Si tu me demandais de te transformer en oiseau, je ne pourrais pas, répondit le Génie. Les loutres, elles, ce sont mes amies, je pourrais très facilement. Mais pourquoi veux-tu devenir une loutre ? Ne vaut-il pas mieux être un garçon et devenir un homme ?


- Je ne sais pas, Génie. Le sort des hommes que je connais ne me fait pas tellement envie : tes amies les loutres ne sont-elles pas heureuses ?


- Oui, mais elles pensent comme des loutres ! Toi, si tu devenais une loutre, tu continuerais à penser comme un garçon, alors peut-être que ta vie de loutre ne te plairait pas. C’est la première fois qu’un garçon me demande une chose pareille. Toi, tu me caches quelque chose. Allons, dis-moi la vérité. Pourquoi veux-tu être une loutre ?


Le Génie avait l’air vraiment amical, et Dominique se décida à lui dire la vérité.


- J’aurais dû m’en douter ! s’exclama le Génie. Tu penses donc encore à ta princesse ? Je crois que les Génies ne comprendront jamais rien aux enfants des hommes. Et si tu t’étais trompé ? Si je te transformais en loutre et que ta princesse ne soit pas où tu crois ?

- J’aurais essayé, dit le petit jardinier.

- Tu es vraiment un drôle de petit bonhomme ! Allons, confidence pour confidence, tu as bien deviné où est la princesse. En remontant le ruisseau, une loutre peut la rejoindre. Mais réfléchis bien : quand tu l’auras trouvée, tu resteras une loutre, et si tu veux rester près d’elle, il faudra te débrouiller pour qu’elle ne puisse pas deviner que tu n’es pas une loutre ordinaire. Réfléchis bien et si tu es toujours sûr de le vouloir, demain matin tu n’auras qu’à plonger dans l’étang quand le soleil se lèvera.


Le Génie disparut, et Dominique pensa qu’il pouvait profiter de cette nuit pour aller embrasser une dernière fois ses parents. Il les trouva dans leur cabane et, tandis qu'ils se réjouissaient de le voir de retour, il leur dit :


- Maman, papa, je serai toujours votre fils qui vous aime. Mais j’ai retrouvé la princesse et, pour l’amour d’elle, je dois vous quitter demain matin pour toujours.

- La princesse n’a pas été bonne pour toi, dit sa mère.

- C’est vrai, dit son père, mais elle est peut-être devenue meilleure, car c’est vrai aussi que, quand elle sourit, elle ressemble à un ange.

- Dors en paix avec nous cette nuit reprit sa mère, et demain matin, si tu crois que tu le dois, va Dominique.


C’est ainsi que le lendemain matin le petit jardinier plongea dans l’étang et que, dès que son corps fut tout entier dans l’eau, il devint celui d’une jeune loutre, qui commença aussitôt à remonter le ruisseau.



Tout au long de l’été, Émeraude avait passé tout le temps qu’elle avait pu à nager et à rêver. Comme elle s’était bien aguerrie, elle avait continué assez longtemps à se baigner dans l’étang au début de l’automne. Elle avait tout de même dû se résigner à remettre sa robe pour ne pas avoir froid. Les lavages en avaient-ils adouci l'étoffe, ou le grand air avait-il rendu sa peau moins fragile ? En tout cas elle l'avait trouvée moins désagréable à porter. Puis, quand l’hiver était venu, il lui avait fallu rester souvent enfermée dans sa cabane. Elle y avait trouvé un seau et un grand chaudron, où elle avait appris à chauffer de l’eau pour sa toilette, et les Elfes continuaient à lui apporter toutes les nuits ce dont elle avait besoin.


Mais les nuits d’hiver étaient trop longues pour qu’elle pût les passer entièrement à dormir. Elle regardait danser dans la cheminée les flammes, qui lui semblaient ses seules compagnes vivantes. Elle s’appliquait aussi à se rappeler tout ce qu’elle pouvait de sa vie passée. Et de plus en plus elle se sentait étrangère à la petite princesse capricieuse qu’elle avait été. Comment avait-elle pu avoir tant de gens autour d’elle sans jamais leur parler que pour leur ordonner tout ce qui lui passait par la tête ?


L’hiver s’était donc écoulé assez tristement. Aussi dès le début du printemps Émeraude avait-elle recommencé à passer le plus de temps qu’elle pouvait dehors. Elle y était toujours seule, bien sûr, mais elle avait semé les graines que les Elfes lui avaient apportées et jour après jour elle regardait pointer puis pousser les petites plantes qui allaient devenir des fleurs. Peut-être, quand il y aurait des fleurs, des papillons viendraient-ils. Elle se promettait bien de les regarder voler à leur gré, sans chercher à les attraper. En attendant les feuilles dans le vent, les herbes dans l’eau, les nuages dans le ciel vivaient avec elle. À nouveau, dès que le soleil était assez chaud, elle pouvait nager dans l’étang. Il lui semblait alors que l'eau et la lumière traversaient sa peau pour imprégner son corps, tandis que, dans son souvenir, la petite princesse s'agitait comme une marionnette ridicule.


C’est par un de ces jours ensoleillés où elle nageait ainsi, mêlant sa chevelure rousse aux chevelures vertes de l’étang, que soudain l’eau s’agita auprès d’elle autrement que d’habitude. Elle n’en fut pas effrayée. Depuis un an qu’elle vivait en ce lieu aucun danger ne l’avait menacée et elle n’imaginait pas qu’il pût en survenir un. Mais il ne se passait non plus jamais rien d’inhabituel, aussi sa curiosité fut-elle éveillée. Comme elle ne parvenait pas à découvrir dans l’eau ce qui avait pu arriver, elle se décida à en sortir, et elle s'assit sur la berge, enveloppée dans sa grande serpillière car le vent était encore frais, pour en surveiller la surface.


Et au bout d’un petit moment, elle y vit apparaître une petite tête plate au poil luisant, avec des petites oreilles rondes et des moustaches. C’était le premier être vivant qu’elle voyait depuis une année entière, aussi le cœur d’Émeraude battait-il très fort. Elle restait immobile, comme fascinée, ravie et osant à peine respirer de peur de faire s’enfuir le petit animal.


De son côté Dominique, car c’était lui bien sûr, était éperdu de bonheur. Il avait retrouvé sa princesse. Évidemment la fillette aux cheveux mouillés, assise dans l'herbe et enveloppée dans un tissu grossier, ne lui ressemblait guère à première vue. Mais elle restait là, immobile, à le regarder de ses beaux yeux verts comme s’il avait été la huitième merveille du monde, et avec ce sourire qui la faisait toujours ressembler à un ange ! Il fallait surtout ne pas l’effrayer, aussi restait-il à bonne distance, nageant en rond, plongeant et rejaillissant soudain, faisant tous les tours qu’il pouvait imaginer pour l’amuser et retenir son attention.


Elle resta ainsi à regarder sans se lasser les jeux de ce petit animal inconnu jusqu’à ce que l’obscurité ne lui permît plus de le distinguer. Alors elle rentra dans sa cabane et, à la lueur de sa chandelle, elle écrivit sur son cahier : "Dites-moi Elfes, comment s’appelle ce gentil animal, grand comme un petit chien mais avec des oreilles rondes et des moustaches de chat, et qui nage si bien."


Quand elle s’endormit, elle rêva qu’elle pouvait jouer dans l’eau, nager et plonger avec lui, et quand elle se réveilla elle n’avait qu’une inquiétude, c’était qu’il ne revienne plus. Elle alla vite voir son cahier et lut : "La loutre est un animal de la famille des mustélidés, qui creuse un terrier à deux issues près des étangs. Excellente nageuse, elle passe une grande partie de son temps dans l’eau où elle attrape les poissons dont elle se nourrit."


Dès qu’elle eut avalé son morceau de pain et vidé son bol de lait, Émeraude sortit pour le laver au ruisseau. Quand elle fut au bord de l’eau elle appela doucement :

- Petite loutre ! Petite loutre !


Et la petite loutre sortit de son terrier, dissimulé sous un buisson à deux pas d’elle, et se précipita en claudiquant vers le ruisseau où elle plongea. Car la déformation du pied de Dominique n’avait pas disparu quand il était devenu loutre.


- Tu boites, pauvre petite loutre ? remarqua Émeraude. Mais ce n’est pas grave puisque tu nages si bien !


Elle ne quittait pas des yeux le gracieux animal qui, sitôt dans l’eau, avait recommencé ses facéties de la veille, tout en se rapprochant de l’étang. Comme la veille aussi, Émeraude s’assit sur la berge pour mieux le regarder. Mais elle ne craignait plus d’effaroucher la petite loutre, puisque, bien loin de s'enfuir, elle avait répondu à son appel.


De son côté Dominique, qui avait passé une partie de la nuit à creuser son terrier, avait bondi de joie quand il avait entendu la voix de sa princesse l’appeler. Il ne songeait qu’à la retenir auprès de lui en l’amusant. Et même ... Lorsque, la veille, en arrivant dans l’étang il avait failli se heurter à elle dans les grandes herbes, il s’était bien rendu compte qu’elle savait nager et plonger. Il fallait seulement qu’elle n’ait pas peur du tout, et ils devaient pouvoir jouer ensemble dans l’eau. Comment le lui faire comprendre ? Mais attention, le Génie l’avait averti : il ne fallait pas qu’elle pût se douter qu’il n’était pas une loutre ordinaire et qu’il comprenait ses paroles. Il allait donc falloir de la patience et de l’astuce.


Émeraude passa la matinée sans se lasser à regarder la petite loutre jouer dans l’eau sans oser l'y rejoindre. Elle riait de ses cabrioles, elle lui parlait.


- Je sais bien que tu ne peux pas me comprendre, petite loutre, disait-elle, mais c’est si bon de parler à un être vivant ! D’ailleurs tu sais, j’en avais tellement envie que je parlais souvent toute seule quand tu n’étais pas là. Avec toi, c’est mieux ! D’ailleurs tu dois bien me comprendre un petit peu quand même. Mes petits chiens avaient l’air de me comprendre quelquefois, quand j’étais princesse, et tu parais au moins aussi intelligente qu’eux.


C’était difficile, pour Dominique, de ne rien faire qui puisse ressembler à une réponse, tout en l’encourageant à continuer à parler. Il fallait trouver la juste mesure. Mais elle était heureuse qu’il soit là et cela, c’était tout ce qu’il avait espéré quand il avait choisi de devenir une loutre. Et il se trouvait bien récompensé.


Quand le soleil fut au zénith, il se dit qu’il ne fallait pas qu’elle oublie de manger. Alors il plongea et ressortit sa tête de l’eau un poisson entre les dents.

- Tu as faim petite loutre ? dit Émeraude. Au fait, tu as raison. Il faut que je pense à préparer mon déjeuner moi aussi. À tout à l’heure, petite loutre !


Après avoir croqué quelques poissons, Dominique s’en alla se reposer un moment dans son terrier, car il s’était beaucoup dépensé pour distraire sa princesse. Un peu plus tard, il entendit à nouveau sa voix au bord de l’étang. Il se précipita dans le ruisseau et nagea vers elle, qui l’appelait doucement, assise au bord de l’eau. Pourquoi ne venait-elle pas se baigner avec lui ? Il s’approcha lentement et s’enhardit jusqu’à glisser sa tête sous la main qu’elle laissait à l’abandon sur l’herbe. Et tous les deux crurent que leurs cœurs allaient exploser de bonheur à la seconde où cette tête et cette main se touchèrent.


Effrayé de son audace, Dominique replongea prestement dans l’étang, puis il revint vers elle et resta presque immobile, tout près du bord sans être à sa portée. Elle se releva et s’approcha, retroussant sa robe de bure. La petite loutre s’éloigna un peu et s’immobilisa à nouveau hors de sa portée.


- Tu veux que je vienne avec toi petite loutre ? demanda Émeraude.


Et rejetant sa robe sur l’herbe, elle s’avança franchement dans l’eau. Alors commencèrent, à travers les grandes herbes qui ondulaient sous la surface de l’étang, les jeux qu’elle avait rêvés la nuit précédente. De leur vie, Émeraude et Dominique n’avaient jamais été aussi heureux.


Quand elle fut fatiguée de nager, elle alla s’allonger sur l’herbe. Dominique l’y suivit en boitant et s’allongea auprès d’elle en fermant ses yeux de loutre.


- Petite loutre boiteuse, comme tu es gentille, disait Émeraude. Tu sais que j’ai connu quelqu’un qui boitait comme toi ? En fait je ne devrais pas dire que je l’ai connu. Il avait voulu me faire plaisir en me cueillant des fleurs, et je n’ai su qu’être méchante avec lui.

C’est que, tu sais, avant d’être ici je n’étais qu’une méchante petite princesse qui croyait que le monde entier n’existait que pour faire ses caprices ... et qui faisait beaucoup de caprices parce qu’elle s’ennuyait à ne s’intéresser qu’à elle-même. Pauvre petit jardinier ! Il m’a dit son nom, mais je ne l’ai même pas écouté. Comment était-ce ? Il boitait comme toi, et il était gentil comme toi. Peut-être que nous aurions pu être amis, si je n’avais pas été une princesse !


Dominique entendait cela et se sentait éperdu de bonheur. Comme il avait eu raison de vouloir être une loutre. Même s’il l’avait retrouvée, la princesse aurait-elle parlé ainsi au petit jardinier ?


- Dominique ! reprenait Émeraude. Il me semble que c’était Dominique : j’ai entendu le Génie dire son nom avant de m’évanouir. Eh bien, gentille petite loutre boiteuse mon amie, toi qui es la première amie que j’aie eue de ma vie, en souvenir de lui je t’appellerai Dominique. Je ne sais pas si tu es un garçon ou une fille, mais ça tombe bien, Dominique convient pour les deux.


Et comme la petite loutre ne bougeait pas, la fillette lui fit une caresse et déposa un baiser sur son museau.



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