mercredi 3 septembre 2008

Sandy l'année d'après 3



D'habitude quand je dormais chez Manon, le lendemain matin on faisait nos devoirs ensemble en pyjama dans la véranda. Là, on les a mis en se levant pour ne pas avoir froid dans l'appartement. Puis vers onze heures, comme le soleil tapait bien, Manon m'a dit : "T'as pas chaud, toi ?" J'ai répondu : "Si !" sans penser plus loin, mais alors elle enlevé son pyjama. C'est drôle, je ne m'y attendais pas. Elle me l'avait pourtant dit que quand le soleil chauffait bien dans la véranda elle y restait quelquefois toute nue. J'ai réfléchi. Enfin, ça a dû me prendre une seconde. Je m'étais déjà mise toute nue avec elle pour la douche, pour la piscine et jouer à côté, ça c'était normal. Pour dormir, j'avais décidé, tant que j'y étais à essayer le naturisme, de faire l'expérience. De toutes façons, on était nues toutes les deux mais chacune dans son lit, sous les couvertures, dans l'obscurité. Là, dans la journée, dans l'appartement, pour faire nos devoirs, c'était plus bizarre. Mais après tout, puisque j'avais décidé d'essayer de vivre comme elle, il n'y avait pas de raison d'arrêter. Donc j'ai enlevé mon pyjama et on a continué à travailler toutes nues, et puis à bavarder et s'amuser quand les devoirs ont été finis. Quand sa mère est venue nous appeler pour déjeuner elle a dit :

- Ah bon ! Je vois qu'on y est ! Mais rhabillez-vous parce qu'à la cuisine il ne fait pas aussi chaud qu'ici.

Manon a répondu :

- Pour une fois, Mamoune, on pourrait pas manger ici ? C'est la première fois que Sandy peut voir ce que ça fait de rester toute nue sans que ce soit pour se baigner.

Elle avait tout compris. Sa mère a accepté. Comme elle était déjà habillée elle n'a pas fait comme nous pour cette fois mais Manon et moi on est restées comme ça tant qu'il y a eu du soleil sur la véranda. Au début, assise pour les devoirs, ça m'avait fait un peu drôle. Mais au bout d'un moment… Je ne peux pas dire que je n'y pensais plus du tout, je voyais bien que Manon était toute nue, je sentais bien que je n'avais rien sur moi, et ce n'était quand même pas ordinaire ! Ça m'a refait ça aussi pour manger. Je ne sais pas si c'est parce que c'était la première fois que j'étais toute nue à table ou si c'est parce qu'il y avait sa mère. Mais au bout du compte j'étais bien. J'avais l'impression que, Manon et moi, on était devenues comme des sœurs jumelles.

Je relis ce que je viens d'écrire et ça me fait rire : les sœurs jumelles, souvent elles sont habillées pareil. Nous on était déshabillées pareil ! C'est peut-être pour ça !


Et voilà comment j'ai commencé à devenir naturiste.


Le soir, quand je suis rentrée à la maison, Maman m'a demandé :

- Et alors ?

J'ai tout raconté et elle a conclu :

- Ça t'a plu alors !

Je lui ai demandé si je pourrais continuer et elle a dit : -

- Pourquoi pas ? Manon est gentille et bien élevée, sa maman est une personne digne de confiance, si ça te plaît il n'y a pas vraiment de raison que tu ne vives pas comme elles quand tu es chez elles.

J'ai dit :

- Et à la maison ? Par exemple je peux dormir toute nue ?

Elle a répondu :

- On t'a habituée au pyjama de peur que tu prennes froid quand tu te découvres, mais après tout, nous dormons bien nus, ton père et moi, pourquoi on t'en empêcherait si tu préfères ? Tu vas avoir dix ans, je suppose que tu es capable de te couvrir si tu as froid !


Depuis, sauf par exemple pour la classe de neige évidemment, je dors toujours toute nue. Quand on dort ensemble, Manon et moi, on met un pyjama dans l'appartement pour pas avoir froid et on l'enlève pour dormir, mais aussi quelquefois quand il y a du soleil qui chauffe à travers les vitres de ma chambre comme dans sa véranda. La première fois que ma mère nous a vues jouer toutes nues elle a dit : "Vous êtes sûres que vous n'avez pas froid comme ça ?" On a dit non et elle a juste dit : "Ah bon !" Mais quand même, chez moi on ne vient pas manger toutes nues. D'abord parce que dans la salle à manger il n'y a pas de soleil, et puis parce que mes parents, ce n'est pas que ça les choque de nous voir comme ça, mais on le sent bien qu'ils n'ont pas l'habitude.

À l'école, avec Léo on n'en parlait toujours pas devant les autres mais on se sentait un peu complices et on jouait davantage ensemble. On s'est retrouvés plusieurs fois à la piscine le mardi soir et il était là aussi au club, la première fois que Manon et sa mère m'y ont emmenée, au printemps. Sa sœur aussi d'ailleurs. Mais elle a tout le temps gardé une culotte parce qu'elle a dit qu'elle avait ses règles, et le tee-shirt, il a vraiment fallu que sa mère insiste pour qu'elle l'enlève au soleil. Pourtant c'est à peine si ses seins commencent à pousser.

Moi c'est là que j'ai vraiment commencé à aimer être nue en plein air avec des gens de tous les âges. Ça ne m'a pas gênée même la première fois puisque j'avais pris l'habitude à la piscine, et là j'ai vraiment compris pourquoi ils aimaient tous tellement ça. Courir toute nue dans la nature quand le soleil chauffe et que le vent est un peu frais, c'est génial. Et encore plus en sachant que tous ces gens, autour, sentent la même chose, comme si on avait le même âge.



***



Grâce à ces journées au club, au début de l'été on était déjà un peu bronzées. Surtout Manon, parce qu'elle y était allée plus souvent que moi, et en plus elle bronze plus vite avec sa peau de brune. Cette fois Claude avait accepté qu'elle vienne avec moi chez Mamie la première quinzaine de juillet. Les cousins ne devaient nous y rejoindre que la deuxième semaine. Le mois d'août on devait le passer elle avec son père en Espagne et moi à La Motte avec mes cousins, leurs parents et les miens. Mais la deuxième quinzaine, sa mère m'avait invitée à venir avec elles dans un grand centre de vacances naturiste, la Sablière.

Avec elles et aussi avec Léo et sa mère.

Parce que, au fond, si j'y suis allée, c'est un peu grâce à Jessica. Jessica, c'est la sœur de Léo.
Depuis le premier soir à la piscine, Hélène, leur mère, et Claude étaient devenues très copines. Tellement qu'elles avaient décidé d'aller quinze jours à la Sablière ensemble. Manon m'avait dit qu'elles avaient dû se décider vite parce qu'après il n'y avait plus de place. Donc elles avaient retenu un mobil home où on pouvait dormir à cinq : Claude, Hélène, Jessica, Léo et elle. Moi, quand elle m'avait dit ça, ça m'avait un peu fait envie. Mais en même temps à ce moment-là le naturisme avec des adultes je ne connaissais encore ça qu'à la piscine et des vacances dans un centre, je n'y avais pas encore pensé.
C'est quand on a commencé à aller au club que Manon m'a dit, en voyant les manières que faisait Jessica :
- Elle m'énerve ! Hélène et Léo, c'est cool, mais elle, les vacances avec elle, ça promet ! Elle a qu'à pas venir, si ça lui plaît pas ! Et toi tu pourrais prendre sa place !
Elle a dû en parler avec sa mère, qui a dû en parler avec Hélène. En tout cas vers la Pentecôte, en me ramenant chez moi Claude a dit à mes parents :
- Il se peut que nous ayons une place disponible avec nous dans notre centre de vacances naturiste pour la deuxième quinzaine de juillet. Si cela se confirmait accepteriez-vous que Sandy en profite ?
Ils ont accepté. Et deux jours plus tard c'est Léo qui nous a annoncé que Jessica préférait partir chez son père quinze jours plus tôt et que je pouvais la remplacer. Il nous a dit :
- Vous avez remarqué : être toute nue elle a plus envie. En fait c'est surtout depuis que Papa est remarié. La belle-mère, elle a un fils de quinze ans, moi je l'aime pas, je trouve qu'il prend des grands airs, ça m'énerve, mais Jessie, vous verriez comme elle le regarde ! C'est indécent ! Et lui il s'en fout, bien sûr : elle est pas encore assez grande pour lui. Tu parles, vous l'avez vue, elle a même pas de nichons. Mais comme lui il est pas naturiste elle veut plus non plus et elle a aussi profité du prétexte pour passer quinze jours de plus avec lui. Elle dit avec Papa mais ... Enfin c'est tant mieux, comme ça c'est Sandy qui vient. Ça va être cool ! Vous verrez, la Sablière on y était allé à quatre il y a deux ans, quand mes parents étaient encore ensemble et que Jessica était pas encore devenue chiante. C'est génial !
Je sais, j'ai écrit un gros mot mais … c'est ça qu'il a dit, ce n'est pas de ma faute ! Et moi, j'étais ravie bien sûr. Quelque chose de plus à découvrir, quinze jours de plus avec Manon et … avec Léo. Parce que Léo et Manon, ils avaient tout de suite été copains comme frère et sœur mais Léo et moi … on n'en parlait pas mais de plus en plus on aimait bien être ensemble.

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