J'emprunte ce joli titre à TéléObs, qui en accompagne cette semaine en couverture une photo de Jean-Loup Dabadie. J'aime les calembours et j'adore Jean-Loup Dabadie.
J'avais envie de le dire ici parce que si ça n'a, à ma connaissance, aucun rapport avec le naturisme, ça en a un – et lequel ! - avec l'écriture.
De Jean-Loup Dabadie on ne peut plus dire qu'il n'est pas reconnu parmi les gens de lettres, puisqu'il va faire son entrée à l"Académie Française. Mais les critiques les plus "sérieux" ont longtemps feint de l'ignorer. C'est qu'il avait à leurs yeux deux défauts impardonnables : il touche à tout, alors qu'à leurs yeux un sillon ne peut être profond que s'il est étroit, et il ne se prend pas, justement, au sérieux. Je veux dire que ce merveilleux artisan, qui depuis cinquante ans (il ne fait pas son âge, en plus !), a fabriqué avec un soin méticuleux à peu près tout ce qu'on peut fabriquer avec des mots, habillant sur mesure les artistes au service de qui il se met, ne pose jamais au génie. On le voit parfois à la télévision s'émerveiller à les regarder interpréter ce qu'il a fabriqué pour eux, heureux de ce qu'il leur a donné, heureux de ce qu'ils en font, heureux du plaisir qu'y prend le public, inaccessible à la vanité.
Rien d'autre qu'un "excellent arrangeur de syllabes" comme Malherbe définissait le poète ? Un homme de lettres ? Il court à travers tout ce que ses mots ont créé une qualité d'amour qui n'appartient qu'à lui. Et à la relation qu'il entretient avec ses amis aussi, peut-être. "Homme de l'être". Merci à l'auteur du calembour.
Loin de moi la prétention de me comparer à lui. Mais il est souvent quelque part derrière ma tête lorsque j'écris, et il m'a donc semblé que je lui devais cet hommage.
2 commentaires:
Vous n'écrivez plus nombres de vos lecteur attentent de vos histoires
Merci didier. Comme je l'ai dit je me suis consacré quelque temps à une autre écriture. Puis ces temps-ci je traverse une période un peu difficile à vivre. Mais je reviendrai, c'est promis.
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