Ces derniers jours ont été idylliques. Logiquement, l’arrivée de Noémie ne devrait pas perturber cette harmonie dont parle Patrick, à laquelle lui et son fils se sont intégrés et dont elle fait naturellement partie. Mais je sens tout de même Enzo un peu inquiet. Être nu avec deux enfants plus jeunes que lui et deux adultes dont l’un est son père, ça y est, il s’y est habitué mais pour un garçon de onze ans, avec une fille de douze qui a déjà des petits seins et des poils alors que lui a encore un corps de petit garçon, c’est peut-être moins évident. Enfin … les poils il ne les a pas encore vus mais les petits seins, ça n’a pas dû lui échapper.
Elle arrive demain. On verra bien. Le mot « procrastination » me traverse l’esprit. Mais non : en parler n’arrangerait rien. J’irai seule la chercher à la gare de Nice où Jean-Luc, son père, la larguera à leur retour d’Italie. On a des choses à se raconter toutes les deux.
*
Elle est contente de son voyage mais surtout anxieuse de savoir comment ça s’est passé ici.
- J’en étais sûre ! dit-elle quand je lui ai raconté ces dix jours. Je te l’avais bien dit qu’il m’inspirait confiance, ton Patrick. Quand même, avoir rien dit à Enzo, c’est gonflé ! Le pauvre ! Je trouve que c’est plutôt cool comment il a réagi, tu trouves pas ?
- Oui mais justement … Je me demandais si avec toi …
- Attends ! Au fond c’est vrai, c’était peut-être mieux que je sois pas là mais maintenant qu’il a pris l’habitude, tu crois que … ?
- Ça dépend peut-être un peu de toi.
- T’en fais pas, je vais le mettre à l’aise tout de suite. Justement j’ai hâte d’enlever tout ça et de piquer une tête. Avec Papa on n’a pas eu le temps. Enfin … j’avais pas trop envie non plus, quoi.
*
Il est venu avec son père nous ouvrir le portail et … il a son bermuda. Patrick aussi, il est vrai : portail ouvert on pourrait les voir depuis la route. Noémie leur fait la bise, pose son sac sur la terrasse, se déshabille en un tournemain et plonge sans perdre une seconde. Un bisou aux poussins qui étaient déjà dans l’eau et elle se retourne vers Enzo qui est resté interdit :
- Alors ? Tu viens pas ?
- Si ! Excuse-moi, je rêvais ! Je … Je suis tellement heureux que tu sois là !
- Moi aussi, tu vois !
Ça y est. Au fond je ne sais pas vraiment s’il y avait un problème mais il est réglé.
Je rappelle à Noémie qu’il va quand même falloir penser à la crème solaire. Elle me répond :
- Tout à l’heure, Maman, promis, mais laisse-moi d’abord me raffraîchir.
En essorant ses cheveux blonds après s’être séchée elle appelle Enzo qui est resté dans la piscine et qui a l’air d’hésiter encore un peu à la regarder.
- Tu viens m’aider à ranger mes affaires ?
Elle a ramassé son sac et se dirige vers la chambre des enfants.
- Euh … Oui ! Je viens !
Il se dépêche de se sécher, un peu fébrile et la rejoint. Elle l’a attendu.
- Ouf ! J’avais hâte de me baigner ! Mon père, je l’adore et lui aussi mais …
- Lui aussi … Il s’adore ?
Noémie s’est retournée pour le regarder. Il reprend :
- Je plaisante : une astuce grammaticale …
- Tu as raison …grammaticalement, mais fais quand même gaffe quand tu plaisantes : des fois on tombe juste et …
- Excuse-moi, j’ai voulu faire le malin …
- Tiens, pour ta peine porte le sac, il est lourd.
Elle lui fait un grand sourire bien franc avant de continuer :
- Donc je l’adore et je crois que lui aussi m’adore, mais … avec lui pas question d’être à poil. Depuis qu’il est plus obligé de me donner mon bain quand je suis chez lui, il m’a plus vue toute nue. Ça fait au moins huit ans !
- C’est comme ma mère, alors …
Ils sont entrés dans la chambre et je ne les entends plus.
C’est vrai qu’il y a des points communs dans leurs situations. Sauf tout de même que Patrick ne pratiquait pas le naturisme et que c’est sa mère anti qui élève Enzo. Mais par rapport aux poussins pour qui il n’y a jamais eu de problème dans le cadre familial, Noémie est la mieux placée pour le comprendre.
Je pense à tout ce qu’elle m’a raconté à ce sujet. Jean-Luc et sa mère qui aussi loin qu’elle se souvienne ont toujours veillé à ce qu’elle ne soit nue que pour sa toilette et même depuis … huit ans, elle exagère peut-être mais pas de beaucoup, à ce qu’elle ne le soit jamais en présence de son père ou de son grand-père. Le pyjama obligatoire pour dormir, que parfois elle se dépêche d’enlever sitôt après le dernier bisou du soir. « Parce que j’aime pas ! »
Bien sûr, comme tout le monde, quand elle était petite je lui en mettais un, de peur qu’elle prenne froid si elle se découvrait. Mais elle devait avoir quatre ans quand une nuit de canicule, ici, elle l’a enlevé par ce qu’elle avait trop chaud. Le soir suivant elle n’a pas voulu le remettre, puis elle a continué comme ça. Pour les poussins, ça a commencé dès qu’ils n’ont plus eu besoin de couches la nuit.
*
Les voilà qui reviennent.
- … Là, moi j’étais pas d’accord parce que tu vois, être nus c’est normal, mais montrer son cul, le montrer, tu comprends, exprès pour qu’on le regarde, non ! Ça c’est indécent !
Elle a dû lui raconter l’histoire de sa cousine et du petit voisin.
*
C’était il y a trois ans. Jean-Luc l’avait emmenée pour quinze jours chez ses parents, en Vendée, où elle retrouvait sa cousine Julie qui a le même âge. Celle avec qui elle avait encore le droit de faire baignoire commune, parce que leur grand-mère leur donnait leur bain ensemble quand elles étaient petites et que « deux cousines du même âge, quand même, jusqu’à dix ou onze ans … » Mais on lui avait bien recommandé de ne jamais lui parler de nos habitudes bizarres : il ne s’agissait pas de lui donner des idées que ses parents désapprouvaient. Je lui avais fait emporter son maillot une pièce de piscine pour le cas où on les emmènerait à la mer qui est à une quarantaine de kilomètres. Je n’allais pas lui en acheter un autre exprès qu’elle ne mettrait qu’une ou deux fois.
Mais cette année-là, les parents de Jean-Luc avaient décidé de faire une surprise à leurs petites-filles : une piscine hors-sol assez grande paraît-il était installée dans leur jardin. Quand Noémie est arrivée Julie était déjà dedans en petit bikini genre triangles et cordons. Et la mamie lui a dit :
- Il te plaît le maillot de ta cousine ? Je t’ai acheté le même : comme ça tu profiteras mieux du soleil qu’avec ton grand maillot de piscine !
La petite a remercié et s’est dépêchée d’aller l’enfiler. Elle n’avait jamais porté de « deux pièces » et sa coquetterie y trouvait son compte. Mais elle n’a pas tardé à se rendre compte que, dès qu’on chahutait un peu, le petit soutien gorge ne cessait de glisser à côté de ce qu’il était censé couvrir. Au bout de deux ou trois jours, elle a obtenu la permission de s’en débarrasser et sa cousine n’a pas été fâchée d’en faire autant. Mais un matin, alors que Jean-Luc et son père s’étaient absentés pour deux jours, tandis que les deux cousines jouaient dans la piscine et que le bruit de l’aspirateur attestait que la grand-mère était occupée à l’intérieur, Julie a dit :
- Noémie ! Regarde !
Et dans l’eau, en pouffant de rire, elle a ôté son petit maillot.
- Ben ! Pourquoi tu fais ça ? s’est étonnée ma fille.
- Parce que c’est défendu bécasse ! Ca t’amuse pas, toi, de faire des choses défendues ? On risque rien, Mamie fait le ménage et de toutes façons, depuis la maison elle pourrait voir nos têtes mais pas le reste ! T’as pas envie de faire comme moi ? T’as honte ? Dans la baignoire, on est bien toutes nues, toutes les deux !
« Moi, faire ça juste pour désobéir je voyais pas l’intérêt » me racontait Noémie. « Et en plus, qu’elle croie que j’avais honte, ça me faisait rire, mais si ça lui faisait plaisir … »
Noémie a donc imité sa cousine et pendant quelques minutes elles ont joué toutes nues. Puis, quand l’aspirateur s’est tu, elles se sont dépêchées de remettre leurs slips. Mais un moment plus tard, leur grand-mère est venue leur dire :
- J’oubliais ! Hier j’ai rencontré la voisine à la supérette, il paraît que son fils vous regarde jouer dans l’eau depuis leur fenêtre d’en haut et qu’il en crève d’envie. On pourrait peut-être l’inviter, qu’est-ce que vous en pensez ?
Elles ont regardé vers cette fenêtre, qu’elles n’avaient pas remarquée. Elles ont vu bouger un rideau. Elles se sont regardées, les yeux tout ronds, en se mordant les lèvres, puis elles ont pouffé.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? a demandé la mamie.
- Rien ! s’est empressée de dire Julie.
- C’est l’idée d’inviter un garçon qui nous espionne qui nous fait rire, a expliqué Noémie. Il a quel âge le garçon ?
- À peu près le vôtre, je crois. Peut-être un peu moins …
Les petites se sont regardées à nouveau.
- Qu’est-ce qu’on fait ? a demandé Noémie.
- On l’invite … s’il ose venir maintenant qu’il a vu qu’on l’avait repéré a répondu Julie. Mais pas aujourd’hui. Demain !
- Bon … Si tu veux, a dit Noémie.
- Je transmettrai, a conclu la mamie en retournant à son ménage.
C’est alors, dès qu’elle a été hors de vue, que Julie a dit :
- Viens !
Et sans attendre la réponse de Noémie elle est sortie de la piscine, s’est plantée face à la fenêtre en question, a baissé son maillot jusqu’aux genoux et, avant de le remonter, a exécuté une brève danse du ventre puis s’est retournée pour montrer son derrière. Après quoi, ravie de son exploit, elle a rejoint dans l’eau Noémie qui l’avait regardée faire, stupéfaite en lui disant :
- Alors, tu t’es dégonflée ?
- Tu m’avais pas demandé mon avis, a protesté ma fille. Là, moi je suis pas d’accord.
*
Elle continuait son histoire pour l’édification d’Enzo.
- Elle m’a répondu : « Bon, c’est un peu limite, j’avoue, mais c’est pour le principe : j’aime pas les voyeurs. De toutes façons il a pas dû voir grand-chose parce qu’il osait plus écarter son rideau, mais je suis sûre qu’il était encore derrière. Comme ça, il est obligé de savoir qu’on l’a repéré. Et si demain il a le culot de venir quand même … on le déculotte ! O.K. ? » Moi, j’étais époustouflée. Et je pensais qu’il ne viendrait pas …
Elle s’allonge à plat ventre sur une serviette et lui donne le tube de crème solaire :
- Tiens, tu veux bien me faire le dos ?
Là je trouve qu’elle y va un peu fort pour un premier jour. Il fait un effort pour avoir l’air de trouver ça normal mais je n’y crois pas. Et je suis sûre qu’elle non plus, la coquine !
- Et… il est venu ? demande le garçon en s’appliquant à bien étaler la crème.
- Oui. Je crois qu’il n’avait pas osé refuser parce qu’il aurait fallu expliquer pourquoi à sa mère. Il est arrivé, pas trop fiérot quand même, on l’a accueilli avec le sourire mais dès qu’il n’y a plus eu personne pour nous voir on lui a sauté dessus et ... C’est Julie qui l’a déculotté mais j’avoue que je le tenais. Il n’osait plus bouger. Il était tout rouge et prêt à pleurer … J’ai dit à Julie de lui rendre son maillot et je l’ai rassuré. J’ai dit : « Bon, ça c’était une petite leçon pour t’apprendre à mater. Maintenant si tu veux on fait la paix.»
- Et alors ?
- On est devenus bien copains, finalement.
- Tu sais, dit Enzo avec franchise, à sa place j’aurais peut-être fait comme lui. Tous les garçons crèvent d’envie de voir les filles toutes nues. Enfin je veux dire … ceux qui n’en voient jamais … Et ta cousine, si ça se trouve elle a pris le prétexte parce que, elle aussi, elle avait envie de le voir tout nu votre voisin !
- Ben dis donc ! Alors la première fois que tu es venu à la maison, tu avais envie de nous voir toutes nues ?
- Non ! J’y pensais pas tout le temps quand même !
- Quand même un peu ? Et maintenant qu’est-ce que tu en penses ?
- Ben tu vois … Vanessa, le premier jour j’étais un peu gêné qu’elle soit toute nue et qu’elle se cache pas et maintenant, à la voir tout le temps comme ça, je fais pas plus attention que si elle était en maillot. Moins même : j’ai pas envie qu’elle l’enlève.
- Et moi ?
Vraiment gonflée la gosse !
- Toi… Il faut encore un peu que je m’habitue. Pour l’instant … Tu es tellement belle ! Mais je crois que ça me ferait le même effet si tu étais en maillot. Je veux dire que maintenant, que tu sois toute nue, ça me fait pas rien mais je trouve ça normal, pas indécent quoi.
Il a dit ça sans détour, tout simplement. Et du coup je crois bien que c’est ma Noémie qui a un peu rougi sous le compliment.
- T’es un vrai frangin ! On va se baigner ?
Elle le coule, il se défend, Benoît vient à son secours, Vanessa à celui de sa sœur, filles contre garçons.
- Maman ! Viens nous aider !
- Papa ! Au secours !
Nous y allons.
*
Bientôt une semaine que Noémie est là. Hier, soirée télé. Dans le salon il y a une immense loveuse en rotin avec un grand coussin. Mes trois enfants adorent s’y vautrer, la grande au milieu, les petits plus ou moins collés sur ses flancs. Hier soir ils avaient repris la position et Enzo, nous rejoignant après une conversation téléphonique avec sa mère, les regardait avec envie.
- Viens ! a dit Noémie. Il y a la place !
- Et je me mets où ?
- Là, a dit Vanessa en s’écartant.
Et c’est Enzo qui s’est retrouvé tout contre Noémie, la petite affalée sur lui.
À voir leurs airs béats, je crois que la formule convenait à tout le monde. Vanessa s’est résignée à ce qu’Enzo lui préfère la grande, mais elle ne manque quand même pas une occasion de se frotter contre lui, comme un petit chat.
- Ils sont pas beaux, tous les quatre ? m’a soufflé Patrick.
Il se régale à les observer, lui qui, m’a-t-il dit, enfant unique et père d’un enfant unique, n’a jamais rien connu de pareil.
- Elle le mène par le bout du nez ! dit-il de Noémie et Enzo. Heureusement pour lui qu’elle est foncièrement gentille : elle n’en abuse pas. Enfin, pas trop !
Il adore mes enfants, j’adore le sien et ils nous le rendent. J’ose à peine y croire.
*
Ce matin, Noémie a voulu m’accompagner au marché pendant que Patrick gardait les autres à la maison. Il a bien compris qu’elle avait envie d’être seule avec moi.
- Il va venir habiter avec nous à la rentrée ?
- On n’en a pas encore parlé mais … Qu’est-ce que tu en penses ?
- Ce serait bien ! Vous avez l’air tellement heureux ensemble ! Et nous aussi !
- Je ne sais pas s’il en aurait envie. Tu sais, les vacances … c’est les vacances mais peut-être qu’il tient quand même à son indépendance. Et puis il y a Enzo et…
- Un week-end sur deux et la moitié des vacances, je sais ! C’est pas un problème !
- Ça, j’ai bien cru comprendre que ce n’en est pas un pour toi en tout cas, mais …
- Maman !...
Elle se frotte contre moi sans en dire davantage. C’est moi qui continue :
- Mais à trois dans votre chambre vous êtes déjà un peu à l’étroit.
- Ici on dort à quatre et tout va bien !
- L’été, oui, les fenêtres ouvertes.
- On n’aura qu’à laisser la porte ouverte. En plus c’est pas pour tout le temps.
- Écoute, on verra bien à la rentrée. De toutes façons, d’après ce que Patrick m’a dit qu’il lui a dit que sa mère lui avait dit au téléphone …
- Hou là !
- … il se pourrait qu’il y ait aussi du nouveau de ce côté-là. En attendant … Carpe diem !
- Quoi ?
- C’est du latin, d’un poète nommé Horace, je crois. Ça veut dire « Cueille le jour ».
- C’est joli !
Je trouve aussi mais … Ce ne serait pas un peu de la procrastination ?
Bien sûr que j’y ai pensé à cette rentrée, et que j’aimerais bien que Patrick vienne vivre chez nous. Et aussi qu’il faudrait envisager de se loger plus grand. De toutes façons les enfants grandissent et, quoi qu’elle en dise, depuis qu’elle est au collège pour Noémie partager sa chambre avec les poussins, ce n’est pas l’idéal. Deux chambres ? Il y a deux filles et un garçon, et peut-être un autre garçon à prévoir par moments. Mais j’entends déjà les protestations : les poussins ne voudront jamais être séparés. Enfin, pas de sitôt. En fait pour des enfants chez qui la pudeur physique n’est pas un problème, l’âge compte plus que le sexe et les deux grands non plus n’ont pas envie d’être séparés. Enfin … pour l’instant. Mais je rêve peut-être. Attendons la rentrée … Carpe diem !
Dans trois jours nos parents nous rejoignent. J’espère que Patrick leur plaira.
*
Et voilà. On refait les bagages. Papa m’a dit à l’oreille :
- Il est bien, ton copain. J’espère bien qu’on le reverra.
Et pourtant ils nous ont fait peur tous les deux. Papa «a fait mai 68 » et se défend de s’être embourgeoisé.
- La villa ? dit-il. Dans les années soixante dix on a eu le terrain pour une bouchée de pain sa mère et moi, avec des copains. Il n’y avait personne autour et au début, c’était un campement. Puis les uns après les autres les copains sont partis. On leur a racheté leurs parts, la maison, on l’a montée peu à peu. La piscine, c’est moi qui l’ai creusée, tu te rappelles Valérie ? Ah non, c’est vrai, toi tu étais top petite, c’est Véro qui doit s’en souvenir. Quand ça a commencé à construire autour on a planté des haies pour pouvoir continuer à vivre nus quand ça nous chantait. C’est pas ma faute si ça a pris une valeur … Il faut qu’on pense à vous faire une donation à toutes les deux.
- Vous êtes donc pour la transmission du patrimoine ! C’est pas une idée de droite ça ? l’a taquiné Patrick.
C’est là qu’on a eu peur, Maman et moi. Mais Papa était déjà conquis, Patrick ne s’y était pas trompé. Il a répondu en souriant :
- Ça va ! Avec des gens de droite comme toi on pourra toujours s’entendre. Moi, quand je te vois aussi à l’aise avec nous … Peace and love ! C’est pas 68, ça ?
Maman, elle, m’a dit :
- Alors ? Vous allez habiter ensemble ? Les poussins, c’est bien pour eux d’avoir un père et celui-là a l’air de bien leur convenir !
J’ai dit :
- Peut-être. On verra. On n’en a pas encore parlé. Carpe diem !...
***
Et voilà. J'espère que Pierre s'y est tretrouvé (cf son commentaire de la première partie) avec les personnages et les récits dans le récit qui compliquent un peu.
En fait ce "parallèlement" entre dans le cadre des "chroniques ludiques".
Au départ il y avait "petit à petit" : juste un angle nouveau pour traiter un sujet un peu rebattu. L'intégration d'un garçon de onze ans textile et pudique dans une famille naturiste, mais vue par son père, dont le souci majeur est que ça ne crée pas de problème dans sa propre histoire avec la nouvelle femme de sa vie.
Puis j'ai eu envie de raconter la même histoire, mais vue par ladite jeune femme, amoureuse aussi mais échaudée par deux expériences ratées, prioritairement attentive aux enfants en général et aux siens en particulier. Pour qui cette nouvelle histoire d'amour doit s'intégrer à l'ensemble d'une vie riche de relations familiales, contrairement à celle de Patrick. Il y avait plus de monde à essayer de faire vivre et l'expérience d'écriture en devenait plus passionnante.
Et maintenant ? Cette histoire dans laquelle je me suis peu à peu enfoncé a du mal à me lâcher. Je pense à écrire celle de la maman d'Enzo. J'ai déjà un canevas qui risque de vous surprendre, car il tranchera avec ce que j'ai l'habitude de raconter ici. Mais patience ! Le premier mot n'est pas encore écrit !
1 commentaire:
excellente idée de faire le point de vue de la mère d'enzo mais pourquoi ne pas faire après le point de vue de Noémie je pense qu'il pourrais être tout a fait intéressant
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