lundi 3 mai 2010

"Pas cool" ?

"Pas cool cette histoire" c'est le commentaire sur "Camille et Dominique" que m'a envoyé Pierre. Sur d'autres textes, le même Pierre en avait envoyé de beaucoup plus favorables. Mais c'est peut-être simplement parce que "Camille et Dominique" n'est pas vraiment une histoire.
J'explique.

Comme promis, je continue à travailler à une réécriture de "Puzzle". Mais c'est plus difficile que d'écrire un premier jet et le temps de me concentrer me manque. Là-dessus, j'assiste à des disputes entre Camille et Dominique. Camille et Dominique ont à peu près douze ans et se connaissent depuis six, mais je préfère leur laisser ces masques : deux garçons, deux filles, une fille et un garçon, en l'occurence ça ne change rien à ces sortes-là de disputes. Car elles n'expriment rien d'autre que ce besoin éperdu que nous avons tous, je crois, de nous sentir aimés par qui nous aimons, que ce soit d'amour ou d'amitié. La preuve ? Il nous arrive encore, à ma femme et moi, d'en avoir qui ressemblent aux leurs. Alors j'écris ce billet pour eux, pour les aider à comprendre ce qui leur arrive, pour que ça leur fasse moins mal. Je n'aime pas qu'ils aient mal. Mais peut-être que j'ai tort. Peut-être faut-il qu'ils en passent par là.

Et puis je me dis que peut-être cet exemple pourrait en aider d'autres, quels que soient leur sexe ou leur âge, à comprendre cette vérité trop méconnue : on ne se dispute jamais aussi bien qu'avec ceux qu'on aime. Pourquoi se disputerait-on avec les gens qui nous sont indifférents ?
Au fond, plus elles sont puériles plus les disputes sont des preuves d'amour. Ou d'amitié (la vraie, pour moi, c'est la même chose, avec juste les relations sexuelles en moins. Et je n'ai jamais éprouvé le besoin de savoir si Montaigne et La Boëtie, ou François de Sales et Jeanne de Chantal, par exemple, faisaient ou non l'amour ensemble). Et c'est pourquoi je mets le texte sur ce blog.

Alors voilà. Les commentaires, je suis toujours preneur ! J'observe le tableau des lectures de ce blog, et j'y vois souvent revenir les mêmes origines : diverses régions de France et de Belgique, mais aussi, pour ne parler que des plus fidèles, Canada, Ukraine ! J'aimerais bien connaître un peu ceux qui aiment ce que j'écris, pouvoir dialoguer...

Vous avez mon adresse !

4 commentaires:

Unknown a dit…

les adolescent(e)s sont des personnes très dur a comprendre d'un point de vu adulte néanmoins si on se place d'un point du point de vu de l'ado lui même on se rend mieux compte de ce qui l'en est.

Unknown a dit…

Nous attendons avec impatience vos prochain ecrits.

Anonyme a dit…

Coucou Papygb,
avec un peu (beaucoup) de retard, je lis le commentaire de Pierre, qui m'étonne un peu.
Pouvoir se mettre dans la peau d'un(e) ado, je n'y crois pas trop. On peut s'imaginer le comprendre, mais pour moi, cela fait partie de l'illusoire.
Ma position est que le terme "adolescence" est restrictif, car nous, adultes, avons la tendance à cloisonner cette période dans des âges qui "nous" conviennent.
Pour moi, il y a passage de l'enfant à l'adulte, et il n'y a pas deux formes de passage identiques. Cette transition est tellement complexe, multiforme, que les adultes que nous sommes, même par un effort de rétrospective personnelle, sommes incapables de situer l'ado en face de nous dans son détricotage du passé et la construction de sa personnalité.
Leur but inconscient étant de forger leur personnalité pour arriver à une maturité affective, sensuelle, sexuelle, et intellectuelle.
- affective : apprendre à s'aimer soi-même pour pouvoir aimer les autres.
- sensuelle : accepter son corps et ses modifications et en être fier pour pouvoir apprécier simplement celui des autres.
- sexuelle : accepter le plaisir que ce corps peut apporter sans s'en sentir culpabilisé, pour par après pouvoir se tourner sereinement et "respectueusement" vers celui des autres.
- intellectuelle : là, je ne parle pas de connaissances, mais de la manière de les utiliser, en d'autres mots, acquérir du "bon sens", pouvoir analyser avec un certain recul une situation donnée pour trouver une réponse en fonction des éléments intrinsèques pré-cités.

Cette maturité, certains jeunes l'acquièrent très tôt (14 ans, ou même avant) tandis que d'autres, à 25 ans, sont toujours immatures.
D'où par exemple, la difficulté de fixer un âge à la majorité sexuelle (de 13 à 18 ans en Europe, avec parfois une ignoble discrimination selon l'orientation sexuelle).
Entendons-nous bien, les enfants et "jeunes adultes" doivent rester protégés des pervers trop âgés pour eux et/ou en quête de proies faciles, mais d'autre part, comment réagir face à deux matures à 12 ans qui souhaitent se découvrir plus intimement ? Le Canada, par exemple, me semble avoir trouvé une position intelligente (voir Wikipedia).

Et enfin, je partage certaines idées avec toi, Papygb, (dis-moi si je me trompe). Les enfants, même très jeunes, ont leur affectivité, leur sexualité propres, celles-ci n'ont absolument rien à voir avec les nôtres d'adulte, mais bien souvent, les parents s'offusquent en le constatant et vont même jusqu'à traiter leurs mômes de cochons, de dépravés, alors que ceux-ci se construisent par leurs jeux de découvertes.

Désolé pour ce hors-sujet que tu publieras ou pas.
Meilleurs vœux encore à toi et ton entourage.
Luc.

guy barbey a dit…

Bien sûr que je publie ! Je ne vais sûrement pas nous priver d'un commentaire aussi intéressant !
J'ai expliqué dans quelles conditions j'ai écrit "Camille et Dominique". Amis d'enfance, étaient-ils alors adolescents, pré-adolescents...? Je ne pense pas que l'étiquette qu'on pose sur cet âge ait de l'importance. Pour moi, ce sont seulement deux enfants que j'aime et qui grandissent. Je leur ai demandé si cette petite tentative d'éclaircissement les avait aidés : ils ont esquivé la question. C'est qu'en fait ils n'ont justement pas envie d'y voir trop clair dans leurs sentiments que, si je ne me trompe, l'un(e) des deux assume plus ou moins et l'autre beaucoup moins.
Je voudrais juste ajouter à propos des "jeux de découverte" que l'habitude de se voir nus évite aux enfants naturistes (comme Camille et Dominique) le surcroît de charge sexuelle culpabilisante que l'éducation "textile" y met. Dans la complexité de ce qu'on vit à cet âge, c'est déjà ça de gagné.